Le site Floraisons a mis en ligne cet automne 2022 une série de 19 entretiens avec Pièces et main d’œuvre, à écouter ci-dessous.
Cette série reste à la disposition de toute personne curieuse de savoir ce que nous sommes, ce que nous faisons et disons, de notre propre bouche ; et au-delà des bruits, élogieux ou injurieux, courant sur notre compte. Floraisons, que nous remercions pour son beau travail (montage, illustration sonore et graphique), a rédigé de brèves introductions de l’ensemble et de chaque épisode de ces entretiens que nous reproduisons ci-dessous.
Floraisons : « Depuis vingt ans, Pièces et main d’œuvre ont publié une quinzaine de livres. Pour tout écologiste attaché à la nature et à la liberté, leur travail est aussi important que passionnant. Afin d’en rendre compte correctement, il nous fallait un format un peu plus grand que d’habitude. Voilà pourquoi, au mois de juillet 2022, nous sommes allés discuter trois fois avec PMO à Grenoble, au Chimère Café – que l’on remercie pour l’accueil. Nos entretiens sont restitués ici sous forme de feuilleton. Pour PMO « la technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance ». Et « le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes, et à l’avènement du règne machinal ». Mais pour comprendre tout cela, il faut du temps. Au cours des différents épisodes, nous ferons connaissance avec PMO, avec leur méthode de travail. Nous ferons plusieurs voyages dans le temps, dans l’histoire de l’industrialisation de Grenoble, celle de la volonté de puissance, de l’eugénisme, du transhumanisme, de « l’emballement des technologies convergentes nous menant au règne machinal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine ». Préparez-vous, il y a beaucoup à explorer ensemble. »
Épisode 1. Du monde à l’immonde
Épisode 2. On ne naît pas anti-industriel, on le devient
Épisode 3. Il faut vivre contre son temps
Épisode 4. L’électricité grenobloise
Épisode 5. La technopole grenobloise
Épisode 6. Les nanotechnologies grenobloises
Épisode 7. Malville
Épisode 8. Qu’est-ce que la puissance
Épisode 9. Machines et monastères
Épisode 10. Société industrielle, société de contrainte
Épisode 11. L’humain c’est l’erreur
Épisode 12. Le règne machinal
Épisode 13. Piloter les cerveaux, machiner les humains
Épisode 14. La reproduction industrielle des humains
Épisode 15. L’enfant sur catalogue
Épisode 16. Dans les incubateurs de Mère-Machine
Épisode 17. Biophobie, eugénisme, transhumanisme
Épisode 18. Une histoire de la technocratie
Épisode 19. Écologistes radicaux contre les technologistes
Cette série reste à la disposition de toute personne curieuse de savoir ce que nous sommes, ce que nous faisons et disons, de notre propre bouche ; et au-delà des bruits, élogieux ou injurieux, courant sur notre compte. Floraisons, que nous remercions pour son beau travail (montage, illustration sonore et graphique), a rédigé de brèves introductions de l’ensemble et de chaque épisode de ces entretiens que nous reproduisons ici.
Floraisons : « Depuis vingt ans, Pièces et main d’œuvre ont publié une quinzaine de livres. Pour tout écologiste attaché à la nature et à la liberté, leur travail est aussi important que passionnant. Afin d’en rendre compte correctement, il nous fallait un format un peu plus grand que d’habitude. Voilà pourquoi, au mois de juillet 2022, nous sommes allés discuter trois fois avec PMO à Grenoble, au Chimère Café – que l’on remercie pour l’accueil. Nos entretiens sont restitués ici sous forme de feuilleton. Pour PMO « la technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance ». Et « le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes, et à l’avènement du règne machinal ». Mais pour comprendre tout cela, il faut du temps. Au cours des différents épisodes, nous ferons connaissance avec PMO, avec leur méthode de travail. Nous ferons plusieurs voyages dans le temps, dans l’histoire de l’industrialisation de Grenoble, celle de la volonté de puissance, de l’eugénisme, du transhumanisme, de « l’emballement des technologies convergentes nous menant au règne machinal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine ». Préparez-vous, il y a beaucoup à explorer ensemble. »
X. racontait à Arthur Morel ses neuf mois comme opératrice chez STMicroelectronics. Nous retirons son témoignage à sa demande expresse, pour des motifs de situation personnelle. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs. Pièces et main d’oeuvre, le 8 décembre 2022
*** Tous les employés de STMicroelectronics (et les habitants de Crolles) qui souhaitent témoigner peuvent nous écrire à : contact.pmo (arobase) free.fr Et par courrier à : Service compris – BP 27 – 38172 Seyssinet-Pariset cedex
Samedi 19 novembre 2022, Floraisons et Deep Green Resistance France organisaient une réunion publique « Ecoféminisme et résistance » à Lyon (voir présentation ci-après).
L’événement, initialement programmé à la Maison de l’écologie, « tiers-lieu écologiste radical », a dû être déplacé en un lieu discret réservé aux inscrits, suite à son annulation par la Maison de l’écologie. Laquelle a cédé aux injures, menaces et intimidations déferlant, via les réseaux sociaux, d’activistes gauchistes, néo-sexistes, queer et LGBT les jours précédant la rencontre ; ainsi qu’aux pressions de ses partenaires politiques d’EELV.
Une soixantaine de personnes ont pu discuter durant près de trois heures, et les échanges ont été enregistrés. Pour savoir ce que les annulateurs ne voulaient pas qu’il soit dit librement, vous pouvez écouter le podcast de Floraisons :
Pour rappel, le même scénario s’est produit à Lille en juin 2022 pour une causerie de Pièces et main d’œuvre sur « Technologie, technocratie, transhumanisme » organisée au cinéma L’Univers. Mêmes injures, menaces et intimidations, même reddition du lieu hôte. On peut également écouter cette causerie (ici), maintenue dans un autre lieu, pour savoir ce que les annulateurs ne voulaient pas qu’il soit dit librement.
Ainsi, d’enregistrement en enregistrement apparaît en négatif la vérité de nos censeurs. Ce qu’il voudraient nous empêcher de dire révèle leurs idées, leurs méthodes révèlent leurs objectifs. Comme le dit le sociologue Geoffroy de Lagasnerie, commissaire aux bonnes mœurs, aux bonnes pensées et aux bonnes paroles : « J’assume totalement le fait qu’il faille reproduire un certain nombre de censures dans l’espace public, pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes » (France Inter, 30/09/20). Une opinion partagée par les mollahs iraniens, les talibans afghans et les technocrates du PC chinois.
Certes, il nous est arrivé de saboter des réunions publiques : celles du Commissariat à l’énergie atomique, des acceptologues de la Commission nationale du débat public sur les nanotechnologies ou du « forum » sur la biologie de synthèse ; mais jamais nous n’avons réglé des débats d’idées par la menace et la censure.
En attendant, que chacun se fasse son opinion à l’audition de ces débats interdits.
Cette conférence s’adresse aux femmes en cheminement, aux curieuses, aux écofeministes en herbe, à toutes celles qui en ont marre de faire leur lessive maison et qui sont à la recherche d’outils théoriques et stratégiques. De la naissance de l’agriculture jusqu’à la civilisation industrielle, l’analyse radicale des différentes représentations de la femme et de la nature et la dégradation de leurs conditions matérielles, permet de poser le principe fondateur du mouvement : la destruction de la nature et l’exploitation des femmes sont intrinsèquement liées. Porté par le travail d’autrices et activistes telles que Maria Mies, Vandana Shiva, Françoise d’Eaubonne, Lierre Keith, Carolyn Merchant, Ynestra King et tant d’autres, l’écoféminisme reste aujourd’hui dévoyé de son sens initial et vidé de sa substance. Pourtant, face aux enjeux actuels du féminisme et de l’écologie, il apparaît comme la clef de voûte d’une véritable culture et stratégie de résistance. À travers ce week-end événement, nous vous proposons une définition profondément politique, radicale, culturelle et révolutionnaire de l’écoféminisme.
Communiqué du 20/11/2022 ON L’A FAIT !!! Et ça a été un succès ! Nous étions une soixantaine à nous retrouver malgré les obstacles pour parler Écoféminisme et Résistance, ce samedi 19 novembre à Lyon. La conférence a été enregistrée, le podcast est en cours de montage et sortira incessamment sous peu, nous ne manquerons pas de vous l’annoncer ici ! Nous tenions à remercier du fond du coeur toutes les personnes qui nous ont soutenues financièrement et ont donc permis d’assurer un service de sécurité et la location d’un nouveau lieu. Merci aussi à toutes les personnes qui nous ont envoyé des messages de soutien, ce support moral nous a bien aidé à rester combatives ! On remercie aussi nos détracteurs pour la belle visibilité que vous nous avez accordée, et pour tous les liens qu’on a pu créé grâce à cette opposition. Malheureusement, une personne en fauteuil n’a pas pu se rendre sur le nouveau lieu après avoir été réorientée depuis la Maison de l’Ecologie, et a eu beaucoup de difficultés à repartir et a dû patienter plusieurs heures dans le centre ville. On s’excuse aussi auprès de toutes les personnes qui n’ont pas reçu l’invitation à cause de problèmes techniques. Quand certains se perdent dans l’hostilité horizontale ou sabordent les mouvements de lutte en les rendant inopérants (par exemple en promouvant un écoféminisme incapable de définir le mot « femme »), d’autres résistent stratégiquement, et ces évènements nous ont donné l’envie de nous organiser à échelle encore plus grande, alors on revient bientôt vers vous avec de belles propositions.
Nous nous sommes entretenus, trois jours durant, avec les animateurs de Floraisons, un site de podcasts au graphisme élégant et au propos techno-critique et anti-industriel. Même l’habillage sonore est fait maison. Ces trois jours d’entretiens ont eu lieu à Grenoble, au fond de la cuvette et de la fournaise de juillet, au Chimère café (ici) que nous remercions pour ce refuge et son ventilateur.
De ces trois jours d’entretien, nos visiteurs de Floraisons ont tiré une série de 19 podcasts, mis en ligne à raison d’un épisode par semaine sur leur site (ici).
Ce qu’ils voulaient savoir, c’était tout, sur Pièces et main d’œuvre, son histoire, sa géographie, son discours, sa méthode d’enquête critique, son activité et davantage encore, depuis l’automne 2000. Et comme nous les avons trouvés sympathiques, attentifs, instruits et vifs d’esprit, nous avons tâché de répondre au mieux, malgré la chaleur qui tendait à rendre la langue et le cerveau pâteux. Ces 19 entretiens racontent donc Pièces et main d’œuvre, en gros et pour le moment. On ne peut pas tout dire du passé, tant s’en faut, ni préjuger de notre façon de voir à l’avenir.
Les gens qui nous invitent à venir faire des causeries, nous demandent souvent « un mot de présentation » pour leurs dépliants et journaux d’annonce. Voici en guise d’introduction à cette série de Floraisons, le résumé que nous envoyons en ce moment. Nous y joignons, tout aussi sommaire et lacunaire, une chronologie de Pièces et main d’œuvre (ouvrir le document ci-dessous.)
En attendant la suite.
***
L’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine (ou technologie- technocratie – transhumanisme) (ou science, puissance, puiscience)
La volonté de (toute -) puissance et la quête des moyens de la (toute-) puissance constituent le moteur de l’histoire et des sociétés humaines depuis leur émergence. Le modèle de cette toute-puissance est la figure divine (omnipotente et omnisciente). La conquête scientifique est en dernière instance celle des moyens de la puissance.
La technologie résulte des noces de la science et du capital, à l’époque de la révolution industrielle. Le mot de technologie apparaît en 1829 sous la plume de Bigelow, un universitaire américain. La puissance du capital et de l’Etat ne peut s’accroître sans accroître constamment les moyens de la puissance.
La technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance. Le mot de technocratie apparaît en 1919 sous la plume de William Henry Smith, un ingénieur américain. La technocratie asservit le capital et l’Etat à ses desseins de (toute-) puissance.
Le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes (NBIC), et à l’avènement du règne machinal. Le mot apparaît en 1957 sous la plume du biologiste Julian Huxley.
Après la 2e guerre mondiale, le capitalisme industriel devient le capitalisme technologique. L’alliage des technologues et des capitalistes forment la technocratie dirigeante. L’emballement des technologies convergentes (NBIC) nous mène au règne machinal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. C’est là que nous en sommes.
Voici un entretien récent publié sur le site du Comptoir (ici), autour de notre dernier ouvrage, Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà).
Ces entretiens par écrit nous donnent l’occasion d’exposer ou de creuser certaines notions – comme la « société de contrainte » introduite en 2008 (« Le Pancraticon, ou l’invention de la société de contrainte » : ici) – et que nous développons depuis au fil de nos enquêtes, parfois condensées/prolongées dans nos livres. La société de contrainte constitue ainsi le chapitre final de Terreur et Possession. Enquête sur la police des populations à l’ère technologique, également publié en 2008, aux éditions de L’Echappée, avant d’être reprise et élaborée, au fur et à mesure des innovations technologiques, idéologiques et juridiques de la contrainte. Smartphones, puces RFID, drones, capteurs, big data, algorithmes (IA), automates, implants cérébraux… bref, les circuits et composants de la Machine à gouverner cybernétique, de l’échelle macro-sociale à l’échelle micro-individuelle. Autrement dit : l’incarcération de l’homme machine dans le monde machine.
La crise sanitaire que la société industrielle nous inflige depuis décembre 2019, n’est qu’un avatar de la Crise générale qui l’a elle-même frappée en 1973 (« choc pétrolier »), au bout de deux siècles de révolution technologique et de fuite en avant perpétuelle ; et dont elle n’est jamais sortie. Cette Crise générale mute sans cesse sous des formes particulières qui s’entrecroisent ; crises économiques, écologiques, climatiques, migratoires, sanitaires, etc. Mais toutes, et d’abord la Crise générale, procèdent d’une volonté de puissance prométhéenne qui s’incarne à notre époque dans la classe technocratique (scientifiques, ingénieurs, cadres, entrepreneurs) ; afin de transformer ses membres en dieux immortels et tout-puissants (transhumanisme, eugénisme) ; et de transformer le monde en paradis artificiel pour ces Olympiens designed par des moyens non moins artificiels et technologiques ; de la Fiv en 1978, à l’Humain Génétiquement Modifié aujourd’hui ; et en attendant l’utérus et les gamètes artificiels (ectogenèse).
Ce que nous avons décrit avec Alexis Escudero dans La Reproduction artificielle de l’humain, publié en 2014, au Monde à l’envers ; puis développé dans Le Manifeste des chimpanzés du futur contre le transhumanisme et dans Alertez les bébés ! Objections aux progrès de l’eugénisme et de l’artificialisation de l’espèce humaine, publiés en 2017 et en 2018, chez Service compris.
Hélas, le paradis escompté s’est transformé en enfer terrestre, les néo-dieux ayant dévoré et détruit le jardin primitif pour accomplir leurs volontés de puissance.
Une crise, suivant l’idée reçue, est un « accélérateur de tendances ». La Crise qui se multiplie en variantes toujours pires depuis un demi-siècle est un emballement et une mutation. Au Technocène, dont on peut situer par convention les débuts autour de 1784 et des perfectionnements de la machine à vapeur, le technotope détruit et remplace le biotope. La technocratie dirigeante, représentée par l’ensemble des partis technologistes, des Verts au Rassemblement national, et soutenue par la technostructure (Galbraith, 1969) – « l’ensemble des technocrates de l’administration, des techniciens des commissions scientifiques, des grandes entreprises industrielles, commandant le processus de décision » (le Robert,1977) – glisse, ici vers la technocrature (en Occident), ailleurs vers le techno-totalitarisme (Chine, Asie). Pour une illustration de ces propos tenus voici quelques semaines, voyez l’extension du passe numérique (QR code), l’introduction et parfois la généralisation de la contrainte vaccinale. Le virus est le cheval de Troie de la tyrannie technocratique ; mais si ce n’était la « crise sanitaire », toute autre ferait l’occasion pour une classe qui ne veut plus, ni ne peut plus, perdre son temps en discutailleries et pantomimes « démocratiques ». D’où la sempiternelle question des fins de débats, à laquelle nous n’avons pu qu’esquisser une réponse : « Comment résister ?
On ne peut produire des biens et des services – artificiels – qu’en détruisant des matières premières – naturelles. C’est à quoi les producteurs se sont employés depuis la domestication du feu jusqu’à l’usage des « machines à feu », lors de la « révolution industrielle », au début du XIXe siècle et d’un fantastique essor des forces productives qui s’emballent toujours plus. La science (R & D, innovation), motorisant cet emballement. On ne peut produire davantage, plus et plus vite, qu’en rationalisant la production ; de l’extraction des matières premières à la distribution des biens et services finis. On ne peut rationaliser la production qu’en éliminant les temps morts, les erreurs, les gaspillages, c’est-à-dire qu’en réprimant et supprimant toujours plus le facteur humain. C’est à quoi les ingénieurs des méthodes se sont employés depuis le début du XXe siècle, transformant les hommes en machines avant de les remplacer par des machines suivant ce qu’ils nommaient « l’organisation scientifique du travail ».
Le fantastique essor des forces destructives laissant toujours moins de matières premières naturelles à transformer en biens et services artificiels, pour une population toujours plus nombreuse et avide, la technocratie instaure en ce début de XXIe siècle, l’organisation scientifique du monde. Rationnement / rationalisation. En clair, l’incarcération de l’homme machine dans un monde machine, une smart planet (IBM), une « Machinerie générale » (Marx), dont tous les circuits et composants, vivants ou inertes, humains ou objets, seront interconnectés et pilotés par les machinistes, grâce aux myriades de mégadonnées transmises par les réseaux 5G et traitées par les algorithmes des supercalculateurs (IA).
Pour commander La Décroissance, écrire : 52 rue Crillon. BP. 36003 – 69411 Lyon cedex 06 Contact : ladecroissance.net ou 04 72 00 09 82
Nos lecteurs savent que nous ne faisons pas partie de la Société des Amis du Monde, l’organe central de la technocratie.
Nous ne quémandons jamais la faveur d’une tribune dans ses pages « Débats », mais nous avons accepté pour la troisième fois en vingt ans, de répondre aux questions d’un de ses journalistes. Les deux premières fois, il s’agissait des nanotechnologies et de la tyrannie technologique ; cette fois de la 5G et du monde-machine.
Le magazine Marianne nous a interrogés à propos du coronavirus, sur la question de la traque numérique des patients et des populations, sur l’origine industrielle et peut-être même artificielle de l’épidémie, et enfin sur la façon dont l’Etat transforme cette crise économique en occasion de liquider la vieilles économie pour faire place au tout-numérique.
Nous avons publié à l’automne 2017 un {Manifeste des Chimpanzés du futur, contre le transhumanisme} (Editions Service compris), suivi de multiples réunions-débats à travers la France, et d’échanges comme celui-ci avec le site du Comptoir.
Le transhumanisme n’est pas une idéologie parmi d’autres, mais l’idéologie dominante de la mécanocratie, la classe dirigeante qui détient les {mékhané}, les moyens/machines – c’est le même mot en grec – de la puissance. Avoir, savoir, pouvoir.
Le transhumanisme a une histoire. Il ne s’est pas toujours nommé ainsi et il changera encore de nom, dès que celui-ci sera devenu infâme, comme il s’est déjà débarrassé du nom d’« eugénisme », trop compromis par les nazis.
Le transhumanisme a une réalité. L’activité concrète des laboratoires scientifiques, notamment dans les « technologies convergentes » (Nano-Bio-Info-Cogno), lui donne les moyens de ses ambitions.
Le transhumanisme a pour objectif d’accroître et d’accaparer les moyens de la puissance. Tous les moyens. Les moyens de tout. De la toute-puissance. Le projet affiché des détenteurs de ces moyens est d’aboutir, grâce à l’automachination, à l’avènement d’une espèce supérieure de cyborgs génétiquement modifiés et de ravaler le reste de l’humanité au rang de « chimpanzés du futur ».
Ce projet est réaliste. Le transhumanisme est à la fois l’idéologie de la technocratie et le stade actuel du capitalisme, de la croissance, de l’industrialisme et de l’artificialisation.
Si voulez en savoir plus, lisez cet entretien.
Si vous voulez en savoir beaucoup plus, lisez le {Manifeste des Chimpanzés du futur}.