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Merlusse et le Platane chez les robots

Nécrotechnologies.

par Merlusse & Le Platane

Les Marseillais du Platane, en compagnie des excellents professeurs Merlusse et Bonobo, se sont rendus à l’exposition Ex Machina pour assister à la conférence de Jean-Claude Heudin, chercheur en « intelligence artificielle » : « Robots et Intelligence Artificielle : une machine peut-elle être créative et ressentir des émotions ? » Aaahr, on parie que « c’est plus compliqué que ça ».
Ils ont également distribué un tract et soulevé quelques paupières dans le public du troisième âge. Des délégations d’anti-industriels visitent ainsi couramment des manifestations de communication technologistes ; à Marseille déjà, par exemple, au salon de la RFID, en juin 2009 ; au Musée Dauphinois en avril 2010, pour « Vaucanson et l’homme artificiel » ; aux « rencontres philosophiques d’Uriage », en 2018, pour accueillir une conférence du transhumaniste Benabid ; encore à l’exposition « Novacène », à Lille, en juin 2022 et en bien d’autres occasions. Ça ne dérange pas beaucoup malgré les hauts cris outragés des organisateurs. Ça donne juste un peu de boulot aux vigiles. Que voulez-vous, on ne peut pas toujours débouler à une centaine pour saccager une entreprise criminelle et écocidaire, comme chez Lafarge, en décembre 2022. En attendant voici le compte-rendu de cette visite marseillaise.

Lire aussi :
 Intrusion de Chimpanzés du futur à l’exposition Novacène de Lille
 Troubles d’opinion au salon de la RFID à Marseille

Les Calanques, laboratoire du monde carcéral

Faits divers.

par Le Platane

Lieu test, année test. L’été dernier, il est devenu impossible d’accéder à certaines calanques sans « passe électronique ». Test positif. Pas de hurlements dans la presse, ni sur les « réseaux sociaux ». Ou si peu. Le dispositif est reconduit cette année, en attendant son extension aux derniers lambeaux de nature.
Bien entendu lecteur, vous savez que nous vivons déjà dans une prison à ciel ouvert, dont les grilles « intelligentes » (smart grids) se referment au fil des années. Cela vous dirait-il d’être placé à vie sous surveillance électronique avec un bracelet à la cheville ? Ou de n’avoir accès à certaines zones qu’en fonction d’un « passe électronique » (QR-Code), lisible sur le smartphone-que-vous-n’êtes-pas-obligé-d’-acheter (mais en fait, si). Ou encore de recevoir injonctions, interdictions, informations, etc., via la puce injectée dans votre cerveau par Neuralink (Elon Musk), ou Clinatec (Benabid) – c’est tellement plus pratique. On n’en est pas là, diront certains, une fois de plus, sans plus y croire eux-mêmes. Mais, disent nos amis du Platane, à partir du moment où l’industrie des loisirs a inventé les « réserves naturelles » dans les années 60, en complément indispensable du grand renfermement urbain, il était fatal qu’il faudrait bientôt réserver pour s’y rendre afin de gérer le surpeuplement organisé. Nous y sommes.

Lire aussi :
 Les Calanques, c’est fini
 Les Calanques, suite
 Aix-« en-Provence » : un technosite de la société industrielle
 Mon pays à l’ère nucléaire. De Cadarache au plateau d’Albion
 Vercors Xperience©, la nature et au-delà

STMicroelectronics, ça sert aussi à faire la guerre

(Sous le soleil de l’innovation, rien de nouveau)

Nécrotechnologies.

par Pièces et main d’œuvre.

Toujours en librairie : Aujourd’hui le nanomonde. Nanotechnologies, un projet de société totalitaire. Voir ici

Les scientifiques, les médias et leurs écologistes multiplient les révélations ces temps-ci. Après nous avoir appris l’importance vitale des « puces » (semi-conducteurs), pour l’équipement et le fonctionnement des sociétés informatisées ; et après avoir découvert que la fabrication de ces puces, enjeu d’une lutte féroce entre puissances industrielles, dépendait de matériaux aussi rares, bientôt, que l’eau et le silicium ; les voici qui nous alertent sur l’usage militaire, en Ukraine, de ces composants électroniques. Comme si la guerre au vivant, l’usage civil des nanotechnologies (smartphones, intelligence « artificielle » & Cie) – et notamment la « transition numérique » – n’était pas aussi destructeur que l’usage militaire. Comme si STMicroelectronics n’était pas, à l’origine – comme Lynred et Soitec – une start-up grenobloise du Commissariat à l’énergie atomique (1972, EFCIS, Études et fabrication des circuits intégrés), créée pour fournir du « silicium durci » aux centrales et sous-marins nucléaires.

Mais continuez à lire et à écouter toutes ces autorités fiables et véridiques. Elles vous révèleront bientôt que « l’Anthropocène », « l’ère géologique de l’Humain », avec son effet de serre et son réchauffement climatique, correspondait en fait à l’ère industrielle – au Technocène – l’ère géologique de la Machine.

Voir aussi  : Pièce détachée n°97 – « STMicroelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau »

Nécro(techno)logie : Claude Lorius n’a rien vu en Antarctique

Nécrotechnologies.

par Pièces et main d’œuvre.

Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

Le glaciologue Claude Lorius est mort le 21 mars. Nous ne sommes pas du genre à gifler les cadavres, comme le firent les surréalistes à la mort d’Anatole France en 1924. Quoique la main vous démange à la lecture de la presse éplorée. Le Figaro salue le « pionnier de la climatologie moderne », Le Daubé le « lanceur d’alerte précoce », Libération le « géant des glaces », Le Monde le « héros légendaire ». Qu’a donc fait Claude Lorius (à part mourir) pour mériter de telles louanges ? Il a établi, en 1987, le lien entre la teneur en gaz à effet de serre dans l’atmosphère et l’évolution climatique. D’un point de vue scientifique, s’entend. Ses études ont vérifié les observations des montagnards : « ils ont détraqué les saisons ». Ce que chacun constatait en levant le nez, et ce qu’officialise le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale des Nations unies : « La perte d’épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s’élève à près de 30 mètres ».

Claude Lorius avait rejoint l’université de Grenoble en 1968, avant de (…)

Lire aussi  :
 Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! L’Echappée, 2013
 A la recherche du nouvel ennemi. 2001-2025 : rudiments d’histoire contemporaine, L’Echappée, 2009

Communiqué des parents de Serge, blessé à Sainte-Soline

Suite aux affrontements de Sainte-Soline ce samedi 25 mars 2023, voici le communiqué que les parents de Serge font circuler :

Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
 Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
 Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
 Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

Les parents de Serge
Le Mercredi 29 mars 2023
Oclibertaire@rezo.net

Lire aussi : A la recherche du nouvel ennemi (I). Rufin, Mandraud et les polices contre « l’écoterrorisme »

Une psychologue contre la machine

Nécrotechnologies.

par Florence V.

Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

Florence, une lectrice nous écrit :

« Bonjour,
Je vous suis depuis des années.
Je suis psychologue clinicienne. J’ai récemment participé à une évaluation de patients obèses dans le cadre d’une prise en charge expérimentale.
J’ai ensuite suivi une formation qui explique le parcours des patients et j’ai compris que le financement des prises en charges (séances de psy, de gym, de diététicienne, journée complète pluridisciplinaire, etc.) n’est décidé QUE par un logiciel en fonction des résultats des questionnaires auto-évaluatifs remplis par les patients et relus en entretien clinique avec les patients par les praticiens évaluateurs.
J’ai mis fin à mon contrat de prestation de service et je vous joins la lettre (…) »

Ci-dessous sa lettre, pour ceux qui cherchent des modèles de courrier refusant l’automatisation de leur métier, de leurs missions et de leur vie.

Cela nous rappelle un autre témoignage, entendu voici 15 ans lors du congrès d’un syndicat de psychologues et de psychiatres qui nous avait invités. « Un patient me consulte parce qu’il se sent déprimé. Il a déjà vu un confrère, qui l’a reçu le nez sur son ordinateur. Ayant exposé le motif de sa visite, il s’est vu bombarder de questions que le médecin lisait à l’écran, entrant les réponses dans la machine. A la fin du questionnaire, celui-ci a tapé sur la touche « Entrée », pris connaissance du résultat et déclaré au patient : « Non, vous n’êtes pas déprimé ». »

Ces psychologues voudraient exercer leur métier de cliniciens. Du grec klinikos, klinein, « être couché » : « qui observe directement les manifestations de la maladie, au chevet du malade » (dictionnaire Le Robert). Voilà qui contrevient au projet technocratique de supprimer toute observation directe des phénomènes vivants, notamment humains. C’est à quoi servent les algorithmes, le big data, l’intelligence artificielle, bref, le monde-machine. Éliminer l’humain, l’observateur comme l’observé, car un patient calculé par un algorithme devient une chose, tel le paquet scanné par le lecteur de QR code. Mais les Smartiens ont désormais l’habitude.

La preuve, voici comment le directeur du programme expérimental de prise en charge des patients obèses se justifie auprès de notre lectrice démissionnaire :
« – éliminer l’humain permet d’éviter les connivences, au cas où le patient connaîtrait personnellement tel ou tel intervenant ; (…)
 le staff de cliniciens a la possibilité de décider d’une autre prise en charge que celle prévue par le logiciel, mais celle-ci ne serait alors pas financée et resterait donc à la charge du patient ;
 le logiciel a pour visée, outre d’éviter les connivences entre patients et soignants, de faire gagner beaucoup de temps clinique en effectuant lui-même les calculs de « scores de symptômes » liés aux questionnaires (quelques additions et une division). »

Des connivences, vous voulez dire, des liens entre humains  ? « Ce sont là ( …) des faits désagréables, je le sais. Mais aussi, la plupart des faits historiques sont désagréables », vous répond le Directeur du Centre d’Incubation et de Conditionnement (1).
Si vous tenez à une prise de décision humaine, c’est à vos frais. Et ce sera bientôt le cas pour tout : la prise en charge machinique, automate, pour les subissants, et le contact, le service humain, le soin par une personne pour les puissants. A moins qu’une majorité imite notre lectrice et fasse connaître publiquement son refus ?

(1) A. Huxley, Le Meilleur des Mondes (1932)

Lire aussi :
 Numérique : un jardinier non identifié
 Dites « Non ! » – « Espace numérique de santé » : comment refuser le pillage automatisé de vos données
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Numérique : un jardinier non identifié

Nécrotechnologies.

par Un jardinier non identifié

Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

Début janvier 2023, nous recevons une lettre d’un apprenti maraîcher. – Enfin ! Pas si vite ! Avant de donner son premier coup de bêche, il lui faut d’abord suivre la formation obligatoire imposée par la chambre d’agriculture ; pour suivre cette formation, il lui faut d’abord utiliser son Compte Personnel de Formation ; pour utiliser son Compte Personnel de Formation, il lui faut d’abord créer une Identité Numérique ; pour créer cette Identité Numérique, il lui faut d’abord acheter un smartphone… ce n’est pas la fin des contretemps et des démarches préalables, mais on vous laisse les découvrir au fur et à mesure comme l’ami qui nous adresse ce courrier.
On se dit quant à nous, que si les paysans d’antan avaient dû se plier à de telles procédures, les famines auraient été pires que celles qu’on nous rapporte. Que si les écoles d’ingénieurs et d’agronomie se vident subitement de leurs élèves saisis d’un vaste mouvement d’autoproduction de leur nourriture, leur expérience première de digital natives leur sera bien nécessaire pour revenir à la terre.

On pourrait en rester là et conclure que l’e-administration, l’administration électronique des administrés numérisés, aggrave simplement l’odieuse et traditionnelle absurdité de la bureaucratie. Celle-ci était autoritaire, mais son emprise laissait des failles. L’organisation informatique de la société (technopolice, cyberpolice), transforme cette emprise en dictature numérique et cette dictature numérique en machinerie totale. La Machine sait tout, décide de tout. Il faut lui parler dans son langage et attendre – espérer – qu’elle veuille bien répondre à la question, à la demande, à la supplique, qu’on lui adresse. Chacun le voit bien dans sa vie et son activité quotidiennes. Notre ami, lui, voudrait juste planter des fleurs.

Lire aussi :
 Identité numérique : prouve que tu existes
 Dites « Non ! » – « Espace numérique de santé » : comment refuser le pillage automatisé de vos données
 Des lecteurs nous écrivent : « Non à l’Espace numérique de santé ! » (suite)

Démontez les stations ! On n’a plus de neige, mais on a des skis connectés

Faits divers.

par Pièces et main d’œuvre.

Toujours disponible : IBM et la société de contrainte. Pièce détachée n°50

En 2008 Sam Palmisano, ex-patron d’IBM énonçait un programme qui n’a cessé depuis de s’accomplir – et que nous n’avons cessé de citer. C’est ce qu’on nomme une « feuille de route », en langage technocratique.

[…]

A l’époque, certains souriaient quand nous égrenions les malfaisances à venir : le frigo intelligent, les lunettes connectées, la voiture, etc. Nous étions pessimistes – On n’est pas si stupides, pour se faire refiler des gadgets pareils. En fait, si, constate aujourd’hui Matthieu Estrangin, en charge de l’économie locale au Daubé. A l’occasion de l’ouverture des Mondiaux de ski alpin à Courchevel et Méribel, il recopie un énième dossier de presse du laboratoire grenoblois : « Quelques dizaines de chanceux peuvent […] tester la dernière innovation du fabricant français de skis Rossignol . »
Devinez laquelle. Oui, des skis connectés.

Une « innovation de rupture » due au Commissariat à l’énergie atomique (!), à Rossignol et à la start up Lumiplan, et financée à 50 % par la Région (soit 500 000 € sur le million consacré à la R&D du projet). On dirait une caricature d’histoire grenopolitaine, mais la caricature ne cesse de s’auto-caricaturer.

Lire aussi :

 Invasion de puces dans les livres et poubelles de Grenopolis
 « RFID : la police totale » : un livre et un film de Pièces et main d’oeuvre
 IBM et la société de contrainte et Pièce détachée n°50.

« La Gueule ouverte » : exposition à Lille du 9 janvier au 9 février 2023

Faits divers.

par Renart

Le festival Elnorpadcado 2022 se termine avec la célébration des 50 ans de l’écologie. Non pas l’écologie technifiée des cybernéticiens et transhumanistes – celle que Lille3000 nous a présentée pendant sa saison Utopia – mais l’écologie telle qu’elle est née dans ce « grand éclat de rire libérateur » que fut mai 68, et popularisée par le premier journal écolo en France : La Gueule ouverte.

Il y a 50 ans débutait la révolution écologique… Par un système de datation hautement technique, il nous a été possible de fixer la naissance exacte de l’écologie à novembre 1972. Prise dans son sens politique, et non plus comme une science, l’écologie apparaît sous le plume du dessinateur et journaliste Pierre Fournier dans le premier numéro du premier journal écolo en France : La Gueule ouverte. Cet anniversaire valait bien un hommage.

Elnorpadcado et Renart proposent une rétrospective du journal qui annonça « la fin du monde » de 1972 à 1980. Autant prévenir : ça décape. Nucléaire, armée, urbanisme, pollutions, féminisme et même climat, gageons qu’à la source de l’écologie nous puiserons de quoi nous abreuver.

Du 9 janvier au 9 février 2023
Aux Sarrazins, rue des Sarrazins à Lille
Au Derby, rue d’Arras à Lille

Vernissage le 9 janvier aux Sarrazins avec :
 la projection de Vidéo OO, une archive inédite de la manifestation du Bugey en 1971 (M. Lefebvre, 20mn).
 une conférence-diapos sur la naissance de l’écologie en France. Ses débats, ses journaux, ses manifs. Si depuis l’après-guerre, des penseurs et des pacifistes voient dans le développement industriel et nucléaire des menaces pour la nature et les êtres vivants, l’année 1972 voit l’entrée fracassante de l’écologie dans les débats politiques et médiatiques. Mais face à son succès, le mouvement est vite récupéré, transformé, institutionnalisé…

Parution de « Les enfants de la Machine »

Documents.

par Pièces et main d’œuvre.

La revue Ecologie & Politique vient de publier un numéro exceptionnel (n°65) – mais à tirage limité – titré « Les enfants de la Machine », consacré à l’eugénisme, aux biotechnologies et à la reproduction artificielle de l’humain.
Ce volume coordonné par Jacques Luzi et Mathias Lefèvre, est édité au Bord de l’eau et disponible en librairie (20 €, 195 p.)

« Un jour, les femmes n’enfanteront plus. Leurs cellules et celles des hommes seront soigneusement produites, sélectionnées puis traitées en laboratoire en vue de la fabrication industrielle d’êtres humains. Améliorés, sur mesure, sans défauts génétiques. De la science-fiction ? En réalité, cet avenir d’où l’enfantement aurait disparu, ce futur où les enfants ne seraient plus le fruit du hasard biologique mais celui d’un système technologique finement paramétré, est déjà parmi nous, en puissance. Petit à petit, par ses avancées dans le domaine des technologies de la reproduction (de l’insémination artificielle à l’ectogenèse, en passant par la fécondation in vitro et la congélation d’ovocytes) et au prétexte fallacieux de libérer les femmes, la technoscience nous y conduit. Après avoir pris le contrôle des sols et celui des corps travailleurs dans le but d’accroître toujours plus son emprise, l’industrialisme, dans la poursuite de son geste totalitaire, s’affaire depuis plusieurs décennies à prendre le contrôle du vivant. »

Au sommaire :
 « L’obsolescence du naître », par Mathias Lefèvre et Jacques Luzi.
 « De l’eugénisme d’Etat à l’eugénisme libéral : où vont les biotechnologies ? » par Bertrand Louart.
 « « Un monde sans mères ? » par Silvia Guérini.
 « Naissance, nature et liberté », par Pièces et main d’œuvre.
 « Réflexions autour de La servante écarlate », par Michela Di Carlo.
 « Les acceptologues. Les « minorités de genre » au service de la fabrication des enfants. » par Renaud Garcia.
 « Dompter toujours plus le vivant. Une critique de la bio-ingénierie » par Gaëtan Flocco et Mélanie Guyonvarch.
 « La question du maximum. Biocapitalisme, démographie et eugénisme » par Jacques Luzi
 « Aux antipodes de la reproduction artificielle : la « naissance respectée ». Entretien avec Emilie Bénard.

Les auteurs
 Bertrand Louart est menuisier-ébéniste à la ferme-coopérative de Longo-Maï. Il a publié Les êtres vivants ne sont pas des machines (2018), et Réappropriation. Jalons pour sortir de l’impasse industrielle (2022), à La Lenteur.
 Silvia Guerini est membre de Resistenze al nanomondo(www.resistenzealnanomondo.org) et l’une des fondatrices du FINAARGIT : Réseau international féministe contre toute reproduction artificielle, l’idéologie du gente et le transhumanisme.
 Pièces et main d’œuvre est depuis l’automne 2000 l’enseigne d’une activité d’enquête critique menée depuis Grenoble : des centaines de textes, une quinzaine de livres et de multiples actions technocritiques. Adresse : Service compris, BP 27, 38172 Seyssinet-Pariset Cedex.
 Michela Di Carlo a été membre du groupe Oblomoff, collectif de réflexion et d’action contre la recherche scientifique, dans les années 2000 ; et du groupe Faut pas pucer, contre l’identification électronique des animaux, dans les années 2010. Elle s’intéresse depuis longtemps aux enjeux politiques de la contraception féminine.
 Renaud Garcia enseigne la philosophie aux lycéens marseillais et participe au collectif Ecran total, contre la numérisation de nos vies ; ainsi qu’à L’Inventaire, revue de critique sociale et culturelle. Derniers ouvrages parus : Le désert de la critique (L’Echappée, 2021), et Notre bibliothèque verte (Service compris, 2022)
 Gaëtan Flocco est enseignant-chercheur en sociologie à l’université d’Evry Paris-Saclay. Il a notamment publié Des dominants très dominés. Pourquoi les cadres acceptent leur servitude (Raisons d’Agir, 2015)
 Mélanie Guyonvarch est enseignante-chercheure en sociologie à l’université d’Evry Paris-Saclay. Elle a notamment publié Performants…et licenciés. Enquête sur la banalisation des licenciements (PUR, 2017)
Gaëtan Flocco et Mélanie Guyonvarch étudient tous deux, depuis quelques années, le travail et l’imaginaire des acteurs de l’ingénierie du vivant.
 Jacques Luzi est maître de conférences à l’université de Bretagne-Sud. Dernier ouvrage paru, Au rendez-vous des mortels. Le déni de la mort dans la culture occidentale, de Descartes au transhumanisme (2019, La Lenteur)
 Emilie Bénard est sage-femme libérale. Elle s’entretient sur sa pratique et son métier avec Aurélien Berlan (Terre et liberté, la quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance, La Lenteur, 2021).

Merci de faire circuler.

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